Mardi 27 Juillet

Publié le par Ubudanse

Réveil tranquille ce matin, vers 8h. Nous préparons nos affaires et enfourchons nos motos: petit arrêt  à la laundry (laverie balinaise), Wiguna est enfin ouvert!! (Rappellons quand même qu'il était fermé depuis plus d'une semaine, Gabriel a du refaire le plein de linge sur un marché!). L'homme de la situation, détenteur de la laundry nous annonce qu'il ferme, parce que "big ceremony" - pour changer! (ceci sur un ton enjoué, le sourire aux lèvres et ce petit accent qu'on adore, celui qui roule les "r"). Mais ce n'est pas grave, Gabriel a récupéré ses vêtements, et puis les cérémonies qui rythment la vie des Balinais, c'est aussi ça qui fait le charme de l'île des dieux! La famille Hocquet aura moins de chance: les vêtements ne sont pas encore secs. Tant pis, on prendre ce qu'on a, essayant d'oublier qu'on a rien de bien chaud pour traverser les montagnes et qu'on n'évitera pas une saucée sur la route qui nous trempera jusqu'au cou et nous fera grelotter, et regretter d'être partis. Non vraiment, rien ne pourra entacher notre bonne humeur!!


Nous voila donc sur la route, bravant les dangers de la circulation - sans vouloir se répéter, la circulation est vraiment chaotique! Mais le bon point, c'est que les Balinais sont d'habiles conducteurs, donc tout va bien. Gabriel est notre guide, lui qui connaît la carte par coeur. Mais parfois le destin reste maître: nous nous perdons. Pas de soucis! C'est le moment de pratiquer l'indonésien auprès d'une vieille femme, qui pourra sûrement nous renseigner. Manque de bol, cette Balinaise ne parle que le balinais, c'est bien notre veine!! Heureusement une jeune femme nous porte secours et nous indique la voie à suivre. Nous prenons une route qui, soyons honnêtes, n'a pas une allure de route mais plutôt d'une voie cabossée, aux multiples crevasses et cailloux qui la parsèment. Pas de regrets cependant! Les paysages sont magnifiques, les lumières matinales renforcent le vert puissant des rizières et nous assistons au travail des paysans courbés qui s'occupent des cultures de riz. Un spectacle que nous apprécions pleinement, avant de reporter notre attention sur la route (parce que conduire sur une route cabossée sans regarder droit devant soi, c'est quand même dangereux!)


riviere sur la route

Rivière sur la route


Les températures fraîchissent, une brume commence à nous envelopper. Nous arrivons dans le village de Candikuning: Le guide Lonely Planet nous indique que c'est le centre horticole de la région centre de Bali, connu aussi pour son marché. Mais notre guide date un peu, et le marché multicolore où l'on trouvait fruits et légumes est devenu un marché touristique (vous trouverez donc toutes sortes d'objets, des petites boîtes en bois sculptées aux sarongs multicolores). Par contre, on y trouve aussi... des fraises!! Etonnant dans cette région froide et brumeuse, mais elles sont réputées délicieuses et sucrées... On y reviendra plus tard!


marche touristique

marché de Candikuning devenu touristique


Après avoir mangé dans un warung immense et vide près du marché, qui passait de la musique country (ce qui était plutôt amusant, nous qui étions habitués à la musique traditionnelle qui passe généralement dans les restaurants!) nous allons au temple Pura Ulun Danu Bratan, connu et très photographié (la photo du temple se trouve souvent dans les guides ou en carte postale.)


temple sur leau

Temple Pura Ulun Danu Bratan


Fondé au XVIIème siècle, il est dédié à Dewi Danu, la déesse des Eaux, il est entouré du lac, bâti sur des îlots: l'accès se fait en barque. En arrière plan on voit les montagnes (il faut parfois attendre que la brume se dissipe!), et d'un côté du lac, on aperçoit une mosquée! L'endroit est donc plein de charme, même s'il y a beaucoup de touristes. L'ambiance reste tout de même agréable et paisible, l'image du temple est magique. Il est d'ailleurs tellement connu qu'il orne les billets de 50000 roupies!


meru

Meru du temple


stupa bouddhiste

Stupa bouddhiste


Le repas pris au warung (un nasi goreng, il faut se l'avouer, vraiment quelconque -disons pas à la hauteur des nasi goreng traditionnels!) cher et peu consistant nous pousse à faire un arrêt au Strawberry Stop (où, de toute façon, nous allions nous arrêter, mais ça nous fait maintenant une vraie bonne raison!). A quelques kilomètres du temple, ce restaurant offre un cadre très... Fraisier! Nappes à careaux rouge et blanc, menus roses... Il exploite la spécialité de la région, la fraise et propose de nombreuses choses à base du fruit local. Alors évidemment, nous nous sommes faits critiques gastronomiques! C'est donc au nom de l'information, en tant que goûteurs que nous avons modestement commander des milk-shakes à la fraise, des pancakes à la confiture de fraise, et des bols de fraises au sucre! La réputation du restaurant est justifiée, puisque notre petit festin s'avère être un vrai délice!! Nous repartons donc heureux et repus, et un peu plus lents aussi. (Oui parce que toute cette bonne nourriture, ça fait "grrros bidon", comme dirait notre ami Agung.)


strawberry

Dessert au Strawberry stop!


La route entre Bedugul et Gigit se trouve sur la crête du cratère, les paysages sont magnifiques, mais comme on s'y attendait, on a la visite de Dame pluie qui rend la circulation bien plus dangereuse (c'est possible, si si !) puisque les routes deviennent glissantes, et dans les lacets que forment la route de montagne, c'est pas très très pratique. La brume empêche toute visibilité, pas de joli panorama donc. Mais on imagine comme ça doit être beau!


vue crete

Vue de la crête surplombant les lacs 


Quelques kilométres plus tard, nouvel arrêt près des cascades de Gitgit (important à savoir: Gitgit se prononce guitguit et pas djitdjit - qui veut dire "fesse" en indonésien... Mais comme on dit, le ridicule ne tue pas, et au moins vous aurez bien fait marrer les Balinais, expérience vécue...). L'accès se fait par un petit chemin à travers une jungle luxuriante, avec un panorama sur la côte de Lovina.


chemin gigit

Chemin menant à la cascade


Beaucoup d'enfants travaillent sur ces chemins, ils attendent votre passage pour vous vendre des bijoux. Les cascades sont impressionnantes, mais nous ne sommes pas aux plus grandes qui atteignent les 40 mètres. Certaines touristes s'y baignent même - ce qui est plutôt courageux quand on remarque que la couleur de l'eau vire au marron!


cascade

Cascade de Gitgit


Le chemin continue plus haut, atteint une maison où une femme nous fait des signes chaleureux. L'encens embaume le site, nous en profitons pour en acheter. La jungle est dense, les fleurs colorées magnifient l'endroit - Gaëlle ne sait plus où donner de la tête, trop de photos à prendre! En bref, une petite marche revigorante avant de reprendre l'engin!


cabane foret

Petite maison dans la brume


De Gitgit à Lovina, nous retrouvons avec le bonheur le soleil qui réchauffe nos petits orteils gelés. Fait amusant, nous croisons sur la route plusieurs groupes d'écoliers qui marchent d'un pas martial le long des routes, pas rythmé par le sifflet du maître et par le chant qu'ils entonnent.  Nous arrivons ensuite à Lovina, en quête d'un hôtel. Beaucoup sont complets, ou trop chers, ou trop sales. Mais nous finissons pas trouver le Harry's Homestay, un mignon petit hôtel aux bungalows simplets, avec des petites terasses. L'accueil est chaleureux, on échange quelques phrases d'indonésien (pour leur plus grand plaisir!). Pour la modique somme de 5euros par personne, un bungalow avec deux lits et le petit déjeuner compris. Nous nous installons donc, heureux d'être arrivés après cette longue route, joyeusement et sans se douter que le pire se préparait - mais nous y reviendrons au moment voulu.

Nous partons assister au coucher de soleil sur la plage en compagnie des autres touristes. Florine mitraille, et elle a raison! Au loin, des bateaux flottent paisiblement, et des enfants indonésiens barbotent joyeusement dans l'eau pendant que des femmes apportent leurs offrandes et les déposent au bord de l'eau. C'est une toute autre situation pour Gaëlle qui marchande difficilement pour s'acheter un maillot de bain (resté à la laundry évidemment)! Mais son indonésien qui, on peut le dire, est excellent lui permet d'obtenir un bon prix. Le marchandage terminé, nous nous posons au Seabreeze Café, installé au bord de la plage. L'endroit est sympathique mais évidemment rempli de touristes (essentiellement des français, c'est le risque quand on choisit des bars inscrits dans les guides!). Le soir, un groupe propose une liste de musiques (qui va de labamba à hotel california des Eagles). Nous dînons dans un petit warung loin de la foule (c'est dans ce genre d'endroit aussi où vous êtes sûrs de manger un bon plat, typiquement indonésien et bien épicé.) Pas de surprise donc, le warung est vide de touristes, nous mangeons donc à côté d'une table de Balinais, et c'est ça qui nous plaît!


coucher soleil lovina

Coucher de soleil sur la plage de Lovina


Epuisés par notre journée de route et de visites, on rentre donc à notre hôtel vers 21h, rêvant d'une bonne nuit d'un sommeil réparateur. Mais, mais, c'est là que les ennuis commencent! Il faut savoir une chose, c'est que les bungalows de l'hôtel se cotoîent, il se peut donc qu'un simple mur vous sépare de vos voisins. L'hôtel devait être inscrit dans un guide allemand, puisque pratiquement que des couples germaniques nous entouraient. Forts discrets cependant, c'est pourquoi nous n'avions aucune crainte quant au bruit qui pourrait nous empêcher de dormir! Arrivés dans la chambre, première surprise désagréable: Le matelas de Gabriel et Gaëlle était pour ainsi dire, dur comme de la pierre. "Comme un menhir!" s'écrie Gabriel - il n'avait pas totalement tort. "Et les oreillers, des vrais troncs d'arbres!". Encore une fois, il avait vu juste. Mais bon, on a connu pire (ça s'appelle de l'autopersuasion...)! On passe les détails, absence de serviettes, de papier toilette et des draps pour ainsi dire inexistants pour en venir aux niamouks: Un très joli mot indonésien qui désigne les moustiques. Omniprésents à bali, ce n'était pas la première fois qu'on en subissait l'attaque. Mais cette fameuse nuit, ce fut pour ainsi dire le carnage. La nuit fut agitée, entre les claques données, le fredonnement incessant des petites bêtes, et le bruit des ongles qui grattent comme des forcenés: en bref, pas moyen de dormir. Et quand -enfin! nous avons réussi à trouver le sommeil, assommés de fatigue, voilà que le cher couple d'allemands qu'étaient nos voisins se lève à 5h du matin pour aller voir les dauphins! Rien de bien méchant en soi, mais comme nous l'avons mentionné plus haut, seul un mur bien peu épais séparait nos chambres. Et il semblerait que ce couple ne s'en soit pas rendu compte, puisqu'ils parlaient fort, riaient allègrement comme si personne ne pouvait les entendre. (Bin nous, on les a bien entendus!) Et le pire dans l'histoire, c'est qu'ils n'ont pas vu de dauphins...

 


Publié dans carnet de route

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